rachat actions

Comment fonctionne le rachat d’actions par une société cotée en bourse ?

Le rachat d’actions par une société est un instant clé de la vie boursière d’une entreprise.  Il consiste à reprendre une partie des actions en circulation. Cette opération peut servir à rehausser la cotation en bourse, tout comme elle risque de faire dégringoler les cours. Elle nécessite l’aval des actionnaires, qui doivent être réunis en assemblée générale pour en décider.

 

 

Déroulement d’une opération de rachat d’actions

Les programmes de rachat d’actions doivent être votés par la majorité des actionnaires au cours d’une Assemblée générale extraordinaire (AGE). L’annulation des titres doit concerner au maximum 10 % du capital et 25 % du volume moyen d’actions échangées chaque jour sur les marchés financiers. Le programme de rachat s’étale sur 18 mois au plus tard, et doit être visé par l’Autorité des machés financiers (AMF).

Pour initier l’opération, l’entreprise cotée peut faire appel à une banque en guise d’intermédiaire, mais elle peut également négocier de façon directe avec les actionnaires. Ces derniers reçoivent généralement une surprime.

L’entreprise peut aussi lancer une Offre publique de rachat d’actions (OPRA), qui doit respecter les conditions législatives en vigueur et être décidée en AGE par les actionnaires.

À quoi sert le rachat d’actions ?

Pour l’entreprise, racheter ses propres actions peut servir à rehausser le cours de bourse sur ses titres. En effet, si l’entreprise estime que la valeur nominale des titres est inférieure à sa valeur fondamentale, elle peut décider de récupérer une partie des actions en circulation sur le marché. Lorsque le nombre d’actions échangées diminue, leur prix sur le marché peut augmenter. C’était par exemple le cas de la société française Free (Iliad) en novembre. Après l’annonce d’un programme de rachat, l’action Iliad a connu une hausse immédiate de près de 20 % entre le 11 et le 12 novembre 2019.

Le rachat régulier d’actions représente aussi un moyen de fidéliser les actionnaires historiques d’une entreprise. En effet, chaque rachat permet d’augmenter le bénéfice par action (BPA) en raison de la réduction du nombre de titres en circulation. Les entreprises américaines recourent régulièrement à ce procédé, et effectuent souvent un rachat après le bilan semestriel ou trimestriel.

Les avantages d’un rachat d’actions

La réduction de capital constitue la conséquence immédiate d’un programme de rachat. À son tour, cette diminution entraîne la « rareté » des actions sur le marché, ce qui aura pour les effets suivants :

  • Augmenter le BPA et donc les revenus de chaque actionnaire ;
  • Hausse des dividendes et du cash flow ;
  • Entraîner la hausse des cours de bourse, si l’opération est bien perçue par les investisseurs ;
  • Augmenter la valeur économique ajoutée ;
  • Verrouiller une partie des actions et conforter l’indépendance financière de l’entreprise ;
  • Compenser une augmentation de capital.

Pour les investisseurs, un rachat est profitable à condition que le marché y voie un signal positif. C’est généralement le cas pour les entreprises matures avec des capitaux propres conséquents et une solide trésorerie. Celles-ci investissent moins dans la croissance, et préfèrent rémunérer leurs actionnaires.

Les risques liés au rachat d’actions

Le rachat peut être mal perçu par le marché dans certains cas, et produire l’inverse de l’effet escompté. Au lieu d’entraîner une hausse de la valeur des actions, cette opération peut faire chuter le cours de bourse de l’entreprise. C’était le cas pour Total en 2018. Ses actions ont baissé de 10 % en 10 semaines entre septembre et octobre, après l’annonce d’un programme de rachat. Cela est en partie dû à la volatilité du marché, qui reste un paramètre difficile à maîtriser.

Outre cette question de volatilité, le rachat peut faire baisser les cours lorsqu’il s’agit d’une entreprise en pleine croissance. En effet, les investisseurs peuvent estimer que l’argent ayant servi à racheter les actions aurait dû être réinvesti dans des projets de croissance. Si une entreprise utilise sa trésorerie pour effectuer un rachat, l’opération peut être facilement interprétée comme un mauvais choix par les investisseurs. Par ailleurs, si le rachat est uniquement effectué dans le but de soutenir les cours de bourse, l’opération n’est pas intéressante, car les actionnaires y verront un mauvais signe.

Conclusion : faut-il se fier à une entreprise effectuant des rachats d’actions ?

Le rachat d’actions peut être bénéfique si l’entreprise dispose d’une trésorerie suffisamment étoffée. Il est donc important de consulter des analyses fondamentales relatives à l’entreprise avant de se lancer. Il est également utile de suivre les actualités concernant les rachats d’actions. Il existe des sites, américains pour la plupart, qui se sont spécialisés dans ce domaine. Vous pouvez toujours effectuer une recherche manuelle sur Google et vous renseigner en tapant le nom de l’entreprise suivi de la mention « rachat d’action » ou « stock buyback ». Si l’entreprise en question affiche une certaine maturité, les investisseurs y gagneront. Être actionnaire dans une société effectuant des rachats judicieux peut être une bonne stratégie sur le long terme.